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No Man's Land

No Man's Land : un film de Danis Tanovic sur la guerre de Bosnie


Savoir plus

No Man's Land : 

Danis Tanovic et son film - avec des photos du film et une interview de Danis Tanovic par Jean-Marie Charuau (AlterFocus octobre 01)
Le site officiel du film (Noé Productions)

No Man's Land : ce qu'ils en disent

La Libre (lalibre.be 12 février 02)
Communauté Française Wallonie Bruxelles (mai 01
Le Monde interactif (mai 01)
L'Humanité (mai 01)
L'exprec (ESJ - Lille) (mai 01)
CanalPlus.fr (mai 01)
La critique de AlloCiné (allocine.com septembre 01)

La Bosnie - Herzégovine

Profil (Le Monde Diplomatique)
Economie, population, histoire et culture (Courrier des Balkans)
Ex-Yougoslavie (Dossier FORPRONU)
Sarajevo (L'Exprec - ESJ Lille)
La guerre de Bosnie (dossier de Radio-Canada)

Aller à l'école au Kosovo : un CyberDossier d'EducWeb réalisé en 1999 et 2000.


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L'image : une scène du film de Danis Tanovic : No Man's Land

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L'image est tirée du film "NO MAN'S LAND", un film de Danis Tanovic. L'action se passe en 1993, au cœur de la guerre de Bosnie : 

Deux soldats bosniaques : Ciki et Cera, et un serbe : Nino, se retrouvent coincés dans une tranchée entre les lignes de front ennemies, un « no man’s land ». L’un des Bosniaques, blessé, est étendu sur une mine et ne doit sa survie qu’à son immobilisme.

Seule manière de sortir de ce problème inextricable : alerter la Forpronu. Contre les ordres de ses supérieurs, un Casque Bleu français s'organise pour les aider et informe de la situation une journaliste américaine qui va déclencher un raz-de-marée médiatique.

Alors que le statu quo génère une tension grandissante entre les différents belligérants et que la presse attend patiemment une issue, Nino et Ciki s’efforcent tant bien que mal de négocier le prix de leur vie au milieu de la folie guerrière.

Dans ce film pacifiste, le réalisateur s'attache à montrer l'absurdité de la guerre en ex-Yougoslavie à travers l'ironie. Le film part d'une anecdote pour élargir peu à peu son champ d'investigation et se moquer tour à tour de l'impassibilité des gouvernements, de la non-intervention des Casques bleus et de la recherche de sensationnalisme des médias. 

L'événement : le film "No Man's Land" est nominé pour les Oscars à Holywood

24/03/02 : A Hollywood, l'Oscar du meilleur film étranger a été remis  ce dimanche au film ''No Man's Land'', du réalisateur Denis Tanovic. C'est le premier Oscar dans l'histoire pour un film bosniaque. Il a été remis à Danis Tanovic par les acteurs John Travolta et Sharon Stone (détails : LaLibre.be)

Tanovic, qui possède la double nationalité belgo-bosniaque, était pendant la guerre refugié en Belgique où il a fait ses études. Il a reçu pour ce film de nombreuses distinctions internationales, dont le Prix du Meilleur Scénario au dernier  Festival de Cannes et le César du meilleur premier film. (Il est également l'auteur de "L'Aube" et de "Ca ira", coproduits par Causes Communes dont il fut un valeureux administrateur durant trois ans; les films "publicitaires" sur la campagne législative en Bosnie, c'était aussi pour Causes Communes).

L'histoire derrière l'image : la guerre, c'est un état d'esprit...

02/08/2001 : "La guerre, c'est un état d'esprit. C'est ce qu'on a dans la tête quand on la vit et ce qui y reste pendant des années après..."

Sarajevo, la guerre de Bosnie, celle de Croatie, le Kosovo, Vukovar, Sebrenica... et maintenant la Macédoine ! Tout cela est tellement répétitif qu'on finirait par s'y habituer, par trouver cela "normal"... sans parler d'autres régions du monde comme la Tchétchénie ou le Sierra Leone où c'est sans doute pire encore !

Mais qu'est-ce que c'est la guerre ? et qu'est-ce qui pousse ainsi des milliers de gens par ailleurs intelligents, éduqués et civilisés (tiens, au fond, si le mot "civil" s'oppose au terme "militaire", le mot "militarisé" s'oppose-t-il au mot "civilisé" ? ) à s'entretuer de cette façon ?  Le film de Danis Tanovic a le mérite de nous forcer à nous poser cette question.  Qu'il se pose lui-meme (lisez l'intégralité de son interview par Jean-Marie CHARUAU !) :

"La guerre, c'est un état d'esprit. Ce n'est pas le bruit des armes qui canardent ou les pales d'un hélicoptère au-dessus d'une tête - même si c'est cela aussi. La guerre, c'est surtout ce qu'on a dans la tête quand on la vit et ce qui y reste pendant des années après. "

"Comment voulez-vous que je vous explique qu'un garçon avec qui j'ai suivi mes études secondaires, avec qui j'ai fait les quatre cents coups, avec qui je suis allé draguer les filles… comment expliquez-vous que, du jour au lendemain, ce garçon qui était mon ami ait pris un fusil et se soit mis à tirer sur tout ce qui bouge dans la ville ?… Moi, je ne peux pas me l'expliquer. Parfois, il me semble que la plupart des gens qui se sont comportés ainsi ont alors montré leur vrai visage : un visage de haine, marqué par une soif de domination et le besoin d'exterminer tout ce qui était différent d'eux."

"Où l'on se dit que dans les années trente et quarante, les Allemands - comme les serbes pendant le dernier conflit en ex-Yougoslavie - étaient persuadés que leur combat était légitime. Un allemand qui partait, avec d'autres, envahir une partie de la Tchécoslovaquie, avait des raisons qu'il jugeait alors très valables. Un tchécoslovaque qui, face à lui, ripostait comme il pouvait, avait lui aussi de très bonnes raisons de défendre sa patrie. C'est quoi la vérité ? En temps de guerre, la vérité est très subjective. Chacun a la sienne. Il y a encore très peu de temps, un serbe vous aurait donné toutes les raisons pour lesquelles il fallait nous exterminer. Moi, en tant que bosniaque, j'aurais répliqué en vous donnant toutes les raisons pour lesquelles il ne fallait surtout pas que nous le soyons. Et le serbe, comme moi, aurait été convaincu d'être dans le vrai… Avoir cela en tête, ne pas se cantonner à une seule vérité, était la seule façon d'aborder le sujet de No Man's Land". 

"Tout d'un coup, j'ai compris que la vie continuait, que les gens se promenaient, qu'ils se prélassaient sur les plages, qu'ils tombaient encore amoureux... C'est idiot à dire, mais cela m'a foudroyé. C'est idiot à dire car il était tout à fait compréhensible que vous ayez continué à vivre normalement. C'est ce que je fais moi-même aujourd'hui. Alors que nous discutons tranquillement tous les deux, les Russes commettent des atrocités en Tchétchénie. Nous le savons, mais nous continuons à discuter tranquillement."

"Ah oui : la langue parlée dans le film par les protagonistes serbes, croates et bosniaques est en fait la même. Aujourd'hui, les Serbes l'appellent le serbe, les Bosniaques le bosniaque, et les Croates le croate. Le fait est que quand ils se parlent, ils se comprennent parfaitement..."


mise à jour 15 mars 2021