La balkanisation

Le Traité de Berlin (1878)

d’après CHUVIN Pierre, Serbes et Albanais. D’où vient la guerre des peuples, dans L’Histoire, n° 236, Société d’éditions scientifiques, Paris, octobre 1999, p. 96

Au 19° siècle, l’empire ottoman s’affaiblit fortement. Il est « l’homme malade de l’Europe ». Sa désorganisation interne permet à l’empire russe, protecteur traditionnel des Slaves, de soulever ceux-ci contre l’empire ottoman dans l’espoir de hâter sa fin.

Le mouvement d’émancipation des peuples balkaniques commence par la révolte serbe de 1805. On voit apparaître successivement la Serbie (sans Kosovo), la Grèce, la Roumanie, le Monténégro, au cours de péripéties compliquées. Tour à tour, ces pays arrachent la reconnaissance de leur indépendance et agrandissent peu à peu leur territoire au détriment de l’empire ottoman. L’aide des puissances européennes s’avère décisive dans ce processus. La conférence de Berlin (1878) est une étape importante de cette évolution.

Profitant des circonstances, l’Autriche-Hongrie rattache puis annexe la Bosnie, qui rejoint ainsi la Croatie et la Slovénie.

En 1912 éclate la 1° guerre balkanique, qui permet aux pays balkaniques de chasser les Turcs de la Macédoine. L’année suivante, une 2° guerre balkanique voit les vainqueurs se déchirer pour le partage de la Macédoine.

A la suite de cette 2° guerre balkanique, la conférence de Londres (1913) reconnaît l’indépendance de l’Albanie.

La 1° guerre mondiale commence à Sarajevo, avec l’assassinat par un Serbe de l’héritier du trône austro-hongrois. En 1918, la Serbie est dans le camp des vainqueurs.

Après la guerre est créé le « royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes », qui prend en 1929 le nom de Yougoslavie. Mais l’entente est difficile entre les Serbes et les Croates, comme le montrent l’assassinat du leader croate Stjepan Radic en 1928 et celui du roi (serbe) Alexandre en 1934.


Un dossier de Jean Schils

© De Boeck & Larcier S.A. Bruxelles 2000