 |
Automatic
translation :  |
Maschinelle
Übersetzung :  |
Dans un magasin de New York,
un
masque à gaz à vendre... (photo Jacques Langevin/ Sygma,
Paris)

Cette page fait
partie des archives d'AlterFocus et n'est plus mise à jour
15/01/03
: Des
traces d'anthrax ont été retrouvées mardi 14 janvier dans une lettre adressée
au vice-président de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Cette lettre a été transmise à
trois laboratoires qui ont tous confirmé la présence d'anthrax. Cette bactérie
mortelle a été responsable de la mort de cinq personnes dans les semaines qui
ont suivi les attentats du 11 septembre (Le
Monde)
Septembre
2002
: Près
d'un an après la psychose à l'anthrax qui a saisi les Etats-Unis dans la foulée
du traumatisme des attentats du 11 septembre, la police fédérale américaine
n'a toujours pas arrêté le ou les coupables.
Cinq personnes au total ont été
tuées à la suite de la diffusion de cette poudre mortelle par la poste. La
police fédérale américaine est convaincue aujourd'hui que le où les auteurs
de celle-ci n'ont rien à voir avec Al Qaïda; le FBI tourne mainenant son
regard vers la communauté scientifique américaine susceptible de manipuler ce
genre de produit.
Septembre 2001
: dans la foulée des attentats du 11 sepotembre, plusieurs lettres contenant des bactéries d'anthrax ont été envoyées à
plusieurs personnes dans les milieux de la presse et du gouvernement fédéral
américains. La psychose d'une éventuelle guerre bactériologique se
développe aux USA et dans d'autres pays. A New York et dans d'autres villes
américaines, les habitants se ruent dans les magasins pour acheter des masques
à gaz...
19/11/2001
: La
convention de 1972 qui interdit le développement, la production et le stockage
d'armes biologiques a frôlé le naufrage.
Au cours de la cinquième conférence
quinquennale d'examen, les Etats-Unis ont demandé l'annulation des mandats des
Etats signataires. Seule une habile manoeuvre du président de séance a permis
d'éviter la catastrophe (voir l'article
du Monde Diplomatique).
04/11/2001
: C'est
un réveil brutal. On s'était tellement bien habitué dans nos pays à un
sentiment réconfortant de sécurité, bien loin de la guerre et des situations
de conflit...
Bien sur quelques
esprits chagrins essayaient de temps en temps de troubler cette confortable atmosphère
en parlant des guerres qui se déroulaient en Irak, au Soudan, au Sierra Leone ou
dans d'autres contrées lointaines. C'était même devenu un peu plus
dérangeant quand on nous faisait remarquer que la guerre de Bosnie, puis celle
du Kosovo, ne se déroulaient qu'à un peu plus d'une heure de vol de Paris ou
de Bruxelles. Mais chez nous, monsieur, ces choses-là n'arrivent pas ! Bien sur
on évitait parfois de passer ses vacances en pays basque ou en Corse. Quand à
l'Irlande du Nord, qui voudrait y faire du tourisme ?
Que dire alors de
l'état d'esprit chez nos amis américains ? Eux qui depuis Pearl Harbour
n'avaient plus jamais connu de guerre "chez eux"; eux qui avaient pris
l'habitude de "défendre leur territoire" bien loin de New York ou de
Los Angeles : en Corée, au Vietnam ou dans le désert irakien...
Puis vint le 11
septembre. Et directement après, cette menace sournoise, épouvantable, d'une
guerre bactériologique chez nous, dans nos villes... une guerre dont les
premières attaques pourraient nous être livrées à domicile, par voie postale
!
On avait oublié un
peu vite que depuis que l'homme invente des armes (et cela ne date pas
d'hier...) on ne trouve aucun exemple d'une arme que l'on aurait inventée mais
jamais utilisée ! Et qu'il n'existe aucune raison logique de supposer que cela
pourrait être le cas pour les dernières créations de nos laboratoires
militaires : les armes NBC (nucléaires, bactériologiques, chimiques) dont
certains croyaient à tort qu'elles n'étaient qu'un cauchemar de diplomate.
L'ouverture des
archives prouve d'ailleurs que les États-Unis ont été les premiers à
intégrer l'arme bactériologique dans leur doctrine militaire. Et divers indices confirment qu'ils l'ont utilisée,
au moins à titre expérimental, au cours de la guerre de Corée.
On avait bien signé
quelques traités. Parfois jamais ratifiés, parfois ratifiés mais pas
respectés. Comme celui de 1972. Délaissant les négociations
internationales, les États-Unis ont continué à développer des
programmes unilatéraux. Ils ont développé un modèle de bombe bactériologique, une
"usine de bactéries" du Pentagone
dans le désert du Nevada et un projet visant à créer une variante plus puissante de la bactérie causant
l'anthrax. L'ex-URSS a continué à investir dans son gigantesque programme d'armement bactériologique développé
dans le secret de 1972 à 1991. Il a mobilisé jusqu'à 70 000 chercheurs
et employés, et produit en quantité industrielle anthrax, peste,
variole, Marburg, fièvre Ebola, des " armes" susceptibles
d'être chargées sur les têtes des missiles intercontinentaux.
Et il ne semble pas que les
mentalités aient changé. Les États-Unis ont semble-t-il refusé le mercredi 25 juillet, un projet d'accord
international visant à instaurer un mécanisme de vérification de la
convention de 1972 sur les armes bactériologiques... gageons que les derniers
événements ne changeront pas grand-chose, et seront au contraire un prétexte
pour conserver ou même augmenter les budgets énormes qui sont consacrés à ce
domaine.
Cette psychose qui s'installe
chez nous pourrait peut-être avoir au moins un effet salutaire : celui de nous
faire comprendre que dans une « civilisation mondiale » où 800 millions de personnes ne
mangent pas à leur faim, ou le nombre de réfugiés dépasse en ce moment les
34 millions et ou au moins 30 pays sont en état de guerre, il est illusoire et
même surréaliste d'espérer pouvoir vivre confortablement, douillettement,
dans un îlot de paix et de prospérité coupé du reste du monde.
|